mardi 17 août 2010

L'appel...

Me voilà à nouveau...
Je vous disais que je venais d'attacher mon radeau à la rive, ce qui veut dire que je prenais enfin conscience de quel trou noir je sortais, un océan sans limite fait d'angoisse et de confiance à la fois et sur lequel je naviguais, flottais plus exactement, maîtrisant seulement ce qui était prioritaire et vital pour moi, c'est à dire du domaine de la survie. Il y avait en moi comme de grosses vagues aprés tout un nettoyage...Dans cette bataille de chaque jour, je continuais de faire le tri de tout ce qui ne me convenait plus, je ne vous ai peut-être pas dit que je m'étais retrouvée seule, abandonnée, avec deux enfants et sans travail, je perdais mes amis d'alors, ils s'éloignaient par gêne ou par peur, ou encore je les quittais parce que je n'avais plus rien à leur dire, monde trop superficiel, discussions stériles, jugements continuels....

C'est comme cela qu'un jour à cette époque, je me suis posée une question existencielle:
"Pourquoi est-ce que je souffre autant alors que la nature est si belle?"
Drôle de question, non?

Et c'est quoi une quête? Cette quête démesurée que je ressentais, était-ce une quête d'absolu? En regardant de plus prés le sens de ce mot, nous trouvons l'action de chercher, d'aller à l'essentiel, d'y mettre toute son âme...
Oui, pour moi, c'était ça, comme un défi à la vérité mais la vérité de quoi? Je trouvais alors comme réponse celle du Bien et du Mal.
C'était comme un défi que me lançait Dieu, toute mon énergie me poussait à ce défi, c'était exactement comme celle d'une plante qui a à pousser, et ce chemin de vérité n'était pas des plus facile...

Je savais intimement que je pouvais réussir et que pour cela seul l'amour était mon moteur, je vais donc continuellement obéir à mon coeur et seule l'intuition va me guider particulièrement dans mes comportements et attitudes face à cet amour difficile et destructeur d'une certaine façon.
Cet amour que je vis conjugué à la souffrance va peu à peu transformer mon âme, me permettant doucement de rejoindre un amour divin ou universel comme vous voulez qui va résonner avec tout ce qui m'entoure, être humain, plante, animal dans le plus profond respect.
Oui, j'avais besoin d'être capable d'aimer ainsi cet homme, oui, j'avais besoin de côtoyer à nouveau la violence verbale et physique si effrayante et douloureuse, j'avais besoin de me retrouver seule, trahie, humiliée, violentée afin de Redevenir totalement Vivante et surtout consciente de cette petite fille  qui avait tout oublié de ce qu'elle avait vécu, de ce à quoi elle avait assisté en ne gardant que le Beau de son enfance, de cette petite fille si triste dans son coeur qui avait toujours fait le choix d'aimer à tout prix pour ne surtout pas cultiver la haine ou le ressentiment.
C'est grâce à cet amour que je portais à cet homme et dont j'étais capable que je pus apprendre à m'aimer, me redresser, me transformer, il m'avait tout simplement permis de grandir, d'évoluer et de me libérer de l'oubli.
Le temps passa et je dus laisser un jour derrière moi cet homme enfermé dans ses sentiments, je ne pouvais plus accepter ce qu'il me faisait vivre, j'aspirais à mon respect, mon besoin d'harmonie et de paix, j'étais enfin sortie du transfert...
Oui, transfert car par effet de miroir, il m'avait permis de Retoucher l'inaccessibilité de mon père, ses éclats de folie,sa violence, sa froideur, mes peurs démesurées, l'emprise maternelle, les attouchements d'un grand-père, tout ce qui était pour moi une énorme prison intérieure affective faites de peurs et de tristesse dont je n'avais aucune conscience, n'ayant quasiment aucun souvenir de mon enfance. Aujourd'hui, je ne pense pas qu'une analyse sur le divan m'aurait ainsi permis de retoucher un tel vécu inscrit au sein d'une mémoire corporelle et que seule une vie concrète, réelle, objective avait pu permettre à mes propres barrières de tomber.
C'est l'amour de cette vie en moi que je construisais alors qui m'avait permis de le faire ainsi doucement, inexorablement, en son temps et c'est parce que je l'avais laissée faire grâce à l'amour.
Lorsque l'appel de cet amour de soi se fait en nous, il est plus fort que tout et j'ai envie de dire que l'on se doit d'y obéir, il est essentiel de l'entendre seulement peu d'êtres humains savent le faire aujourd'hui.

Entendre cet appel au sein de notre âme, c'est entendre cet appel à notre liberté intérieure faite de notre dignité et grandeur divine, de notre respect, c'est l'appel à ce quelque chose de plus grand que nous et qui nous dépasse.

Ce matin, j'ai été trés bavarde et pour terminer je vous laisse avec une petite citation de Jean Biès:

"Il n'y a pas de traversée du désert,
Il n'y a qu'une marche vers l'oasis."

A trés bientôt.

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