dimanche 31 octobre 2010

D.Servan-Schreiber

" Ne pas s'opposer aux pensées et aux émotions.
   Mais les regarder passer en nous: se permettre cette prise de recul."

Ce sentiment de honte qui fait boiter l'Homme...

Bonjour,
Ce matin, le temps est trés humide, le poêle ronronne, c'est le moment pour moi de venir rejoindre ce blog.
A propos, hier, je suis allée ramasser deux paniers de noix, elles sont plus petites que d'habitude, je suppose qu'elle ont manqué d'eau. Les accompagner d'une compote de pommes est un vrai régal.

Je vais commencer d'écrire en posant une question:
"N'avez-vous jamais remarquer que lorsqu'un enfant se relève, il a toujours un sourire sur le visage et que son premier geste de joie est de courir et de sauter?"
C'est lorsqu'on lui enlève cet élan, ce beau mouvement naturel qu'il va connaître la honte....

Mais pour revenir à ce sentiment de honte dont je vous parlais et que je venais de retraverser, je le retenais en moi dans toutes mes cellules, il avait fait échec à mon bonheur, c'était une honte qui bloquait ma vie, l'immobilisait, qui était un véritable poids empreint des marques rouges de ma naissance, d'une véritable torture imposée à mes cellules, de mots, de sons environnants ma vie, niant ma petite âme et ne permettant pas l'expression du Beau de moi.
Jamais je n'avais atteint, palpé d'aussi prés l'énorme lourdeur imprégnée sur moi, ce poids maternel, parental et ancestral négatif. En effet, j'avais passé toute une partie de ma vie à aider ma mère à porter son propre poids et sa tristesse, à répondre à l'attente de l'autre, à essayer de comprendre et rejoindre ce père enfermé et inaccessible de la même manière que je l'avais ensuite fait avec les hommes de ma vie et mes propres enfants, sans un mot, sans une plainte, n'ayant rien connu d'autre telle une éponge absorbante de la souffrance environnante dans une empathie naturelle et puisant ma force dans une foi en la vie et en l'amour.
C'est à ce moment-là qu'un sentiment de paix descendit sur moi, quelque chose de paisible, d'indestructible, un peu comme si un retour en arrière n'était plus jamais possible.

En fait, ce sentiment de honte fait boiter l'homme sur une seule jambe comme si son pied était écrasé et Annick de Souzenelle nous en parle bien de ce pied de l'homme qui potentialise son corps tout entier dans une guérison de son âme et de son corps enfin réunis, un pied entièrement lié à l'enfance intra-utérine, un faux départ de la croissance pour enfin une guérison entraînant une véritable vocation se réalisant doucement et conjointement. Elle parle de ce pied broyé comme la blessure originelle de notre humanité.
Lors de mon accompagnement aux autres, j'ai rencontré beaucoup de pieds broyés, forcés, écrasés ou encore figés,cloués, coincés, tant de vies emprisonnées dans des attitudes déviées par non-amour et indifférence et qui ont cependant pour seul but une transformation, une reéducation pour la liberté intérieure, une réunification, un rééquilibrage des énergies.

Ne pensez-vous pas qu'il serait temps de prendre conscience pour l'évolution future de notre humanité de l'allègement nécessaire à ce pied grâce à une maturité de la personne et à un amour véritablement créateur de vie, à commencer dés le début par une matrice maternelle sans peur, proche de ses sentiments, remplie de vie, de joie et de paix pouvant accompagner toute nouvelle vie dans le respect de son âme? J'en reparlerais plus loin à nouveau.
Pour le moment, là où j'en suis de mon parcours, mon corps va continuer de s'exprimer comme si c'était un temps nécessaire à la réorganisation de mon organisme, je vais passer par une fonte de ma masse musculaire, l'inflammation de nombreux nerfs et muscles sous forme de tendinites, oedèmes, stress respiratoire, le sentiment de mourir, l'anéantissement de mon âme et toujours ma foi en la vie continuait de me dicter une seule conduite, accepter, lâcher, m'abandonner mais lâcher...quoi encore?
Eh bien, ce furent des peurs inscrites dans tout mon corps, seulement le sentiment qui les accompagnait était qu'elles semblaient ne pas m'appartenir!...des peurs inscrites en moi et sans moi pourrais-je dire, dans une sorte de continuum émotionnel passant de mère à enfant.
Les unes aprés les autres, toujours en lien avec la peur de mourir, elles finirent par lâcher, s'évacuant les unes derrière les autres et en même temps pourtant se tenant toutes les unes aux autres, porteuses de cette honte dont je parlais et qui, une fois de plus ne faisait qu'Une...

Peurs conjointes à ma naissance et dont j'allais faire faire ma vie.
Peur d'agir par peur que l'on me fasse du mal = on retient la vie en soi.
Peur de l'échec, épuisée par le blocage = empêche la joie de vivre de s'ouvrir.
Peur de porter l'autre = être obligée, soumise à son poids, son empreinte sans que l'on tienne compte de moi.
Peur de mourir =  déchirée, décalée entre un beau désir de vie  et la force à trouver en soi sans appui aucun.
Peur de ne pas y arriver = abandonnée, seule, ne trouvant pas de solution et bloquée par l'échec.

Qu'avait-on fait de mon désir de vie, de mon bel élan de vie, étouffé, retenu, occulté, ignoré, bafoué parce que retenu par ma mère et immobilisé? Et ce corps tiraillé, déchiré, forçé dont on n'avait pas tenu compte?
Comment ne pas porter une tristesse toute une vie?

Si nous remettons comme je l'aime tant aujourd'hui remettre la vie à l'endroit telle qu'elle aurait du être, il suffit pour cela d'inverser le contenu de ces peurs, de les faire basculer en positif et nous pourrons alors lire:

" A ma naissance, en étant accompagnée et accueillie, en pouvant m'appuyer sur la force, la joie et l'amour de ma mère qui me libèrera sans peur, en étant respectée, reconnue, je serais joyeuse de vivre et de m'ouvrir aux autres, je laisserais la vie me traverser et couler en moi, je n'aurais pas peur et je n'aurais pas à m'accrocher à une solution de survie mentale  pour ne pas mourir. J'aurais ma vraie place sur cette Terre."

Voici pour moi ce que devrait vivre et ressentir de façon naturelle tout petit Homme à sa venue au monde.
Je vous livre ce témoignage  pour exemple:
Celui d'Estelle Charvet ( sage-femme) qui a exercé sur l'île de La Réunion et qui disait combien, malgré de bien souvent difficiles conditions de vie, les femmes accouchaient facilement et arrivaient avec le sourire en disant: " Voilà, j'accouche !" Un quart d'heure plus tard le bébé était là et elles le mettaient au sein naturellement. Il n'y a pas de peur et mettre un enfant au monde est culturel de mère en fille.

Me voici arrivée au but même de ce blog qui est celui du Respect de la Vie.
Naître à la vie peut être une terrible épreuve et une véritable tempête.

Je remercie A. Janov pour son livre "Le corps se souvient" qui a été pour moi une aide conséquente.

lundi 25 octobre 2010

Civilisations anciennes: la Femme, la maladie et le thérapeute...

Bonjour,

Aujourd'hui, avant de continuer ma route, j'ai envie de faire avec vous une excursion à travers les temps anciens via la Femme et la Création, la maladie et les thérapeutes.

Il m'est arrivé lors de mes séminaires de rencontrer l'histoire passionnante d'une civilisation ancienne qui nous a précédés, la Tradition Sumérienne ( Basse Mésopotamie)  six fois millénaire et créatrice de l'écriture idéographique.
En effet, les scribes de l'époque se servaient de roseau taillé en biseau qu'ils enfonçaient tel un poinçon dans l'argile molle séchée ensuite au soleil et si on voulait l'effacer, on mouillait alors l'argile et on recommençait.
Cette écriture est la plus ancienne de l'humanité actuellement connue, on dessinait tout simplement ce que l'on voulait exprimer sous forme de pictogramme.

Cette première religion historique de l'humanité avait un seul Dieu invisible appelé AN, le ciel, une unité originelle se manifestant en une bi-unité dynamique et complémentaire: intérieur-extérieur, ciel-terre, origine et retour, en attirance et étreinte amoureuse inséparable, en un désir inassouvi qui fait éclore la Création.
Création, l'oeuvre du féminin qui fait "jaillir" la Vie.

Un féminin qui ne s'opposait pas au masculin mais contenait et réunissait les deux aspects, récepteur et émetteur, deux forces, une énergie symbolisée par des figures féminines dont la beauté était perçue comme une présence du divin créant l'amour de l'homme et éveillant en lui le désir de la pénétration métaphysique.
L'une des fonctions essentielles de ce féminin était de soigner.
Selon les Sumériens, la maladie était un moyen salutaire pour inciter l'homme à se transcender dans une quête d'immortalité toujours renouvelée, la femme étant le symbole de ce renouvellement et celle qui dispensait les soins. En tant que thérapeute et prêtresse, elle agissait afin d'aider son patient à trouver la vie ( la santé) à travers les épreuves qui préparent à la re-naissance. Il n'y avait pas de mot pour nommer la maladie, il s'agissait simplement d'enténèbrement c'est à dire de manque de lumière divine.
Vie, fluide dynamique et Sacré étaient reliés, ils étaient Jaillissement du coeur, la guérison passait par la santé, la vie et le rétablissement du sacré. A Sumer, le thérapeute visait à réveiller le secret du coeur et la lumière de gloire, les mouvements entre la Lumière et les Ténèbres permettant chaque renaissance.
C'est d'ailleurs la première fois qu'apparaissait le caducée ou l'emblême des médecins.
A Sumer, les thérapeutes devaient descendre dans l'enfer afin de savoir en faire remonter les patients et pour tous, le but de la vie était la nouvelle naissance constamment effacée et renouvelée par l'éveil du coeur.


Si nous continuons d'observer à travers les temps qui suivirent, nous trouvons en Chine en l'an 3000 avant J.C.l'idée que le corps et l'âme étaient le siège d'une circulation d'énergie, il était alors question de notion de champ d'énergie.
Puis plus tard autour de l'an 20, sous Philon d'Alexandrie, ce sont alors des hommes contemporains du Christ qui sont appelés thérapeutes, ils servaient, prenaient soin, soignaient et guérissaient.
Les valeurs qui orientaient alors et élevaient la vie étaient: Le Beau, le Vrai, le Bien, les textes sacrés servant alors de miroir à se découvrir soi-même, chaque personnage biblique étant un archétype facilitant le chemin de l'âme. Le thérapeute prônait l'harmonisation de l'intelligence et du coeur.Il connaissait et goûtait les effets bienfaisants du chant et de la danse en commun, la danse détendant et le chant dissolvant les noeuds de l'angoisse tout comme il n'ignorait pas non plus les bienfaits du massage avec de l'huile.
De la même manière qu'à Sumer, ce qui était occasion de souffrance et de maladie était aussi occasion de conscience et de sagesse.
" Car celui qui n'aimait pas demeurait dans la mort."

Enfin, sous le régime d'Hadrien, aux environs de 140 aprés J.C. la maladie était traitée par des méthodes extrêmement naturelles comme le sport, le thermalisme, les bains de boue .La psychologie et la suggestion jouaient aussi un grand rôle, on passait par la purification de l'eau et de son bruissement puis par l'obscurité et son silence, enfin le malade priait jusqu'à ce qu'il sombre dans le sommeil. A son réveil, le médecin venait interpréter ses rêves et le malade, pour finir, prenait des bains de soleil sur une terrasse.

Ma question est: "Pourquoi a t-on oublié tout cela de nos jours?" Cet essentiel, ce coeur, cette âme, ce corps et son langage qui nous parle si bien....

Trouver l'harmonie entre la science et la religion, entre le corps et l'esprit paraît aujourd'hui sage et nécessaire tout comme apprendre à faire confiance à cette dynamique évolutive de la vie , ce processus en chacun de nous qui nous permet grâce au parcours du labyrinthe de voir clair en soi et d'être clair avec les autres.

Notre humanité n'aurait t-elle pas aujourd'hui besoin d'une autre forme de spiritualité, une autre forme de pensée d'un plus haut niveau en conscience et en maturité à travers un message juste, vrai et simple qui donnerait le désir de vivre l'aventure de cette ascension et transformation?
Une spiritualité qui serait plus réelle et objective à la rencontre de cette intelligence suprême et créatrice présente en cette substance fondamentale de tout être humain? Une nouvelle quête de l'Etre  d'où tout procède et se déploie et associée à d'autres rapports avec la Nature?

Références d'auteurs: Marguerite Kardos, Jean-Yves Leloup.

dimanche 24 octobre 2010

Captain Sparrk

          "Dans la vie, les sensations ont la même fonction que le compas du navigateur, elles indiquent la direction qui nous mènera où nous voulons aller."

mardi 19 octobre 2010

Diderot

"Il n'y a qu'un devoir, c'est d'être heureux"

Honte, peur, culpabilité et Amour...

Bonjour, je continue...

Surprise par ce sentiment de honte, je cherchais en moi ce qu'il signifiait et je trouvais alors comme réponse que j'avais failli me perdre par amour pour simplement me sentir un peu aimée, que j'avais tout donné, je m'étais laissée vider, je m'étais épuisée, l'autre avait pris sans me rendre et j'avais ainsi mis ma vie en déséquilibre. Ce fut une prise de conscience bien douloureuse, j'avais soudainement l'impression de vomir tous les échecs de ma vie, je n'avais jamais vraiment eu de place, j'avais souvent râté parce que je ne comptais pas, oui, j'avais honte d'avoir accepté un tel irrespect, un tel oubli de moi-même et de l'expression de ma propre vie.

En rentrant plus intimement dans cette sensation, en la questionnant, en me laissant porter par elle, je trouvais que ce sentiment de honte qui rend coupable m'apparaissait archaïque, primordial et sans doute collectif.
Je fis l'analyse suivante:
Ce sentiment de honte n'aurait-il pas été le premier sentiment humain mémorisé collectivement émergeant lors du développement de notre troisième conscience ( auto-réfléchie), à ce stade où l'Homme devant la peur s'est mis debout, s'est redressé en répondant à l'appel de la pulsion de vie, cette essence magnifique et universelle qui nous mène et nous conduit depuis le début des temps?
Sentiment qui aurait provoqué jadis tout comme aujourd'hui ce choix du refoulement de sa propre humanité, biaisant ainsi toute une réalité contraignante tout en instaurant le mensonge et l'illusion?
L'Homme a commis une faute, dit la Bible.
Un sentiment de Honte enfoui et ignoré, occulté la plupart du temps qui entraîne par voie de conséquence le fondement même du jugement et de la culpabilité qui eux, conduisent à une prison intérieure, un enfermement qui peut aller jusqu'à la haine, la violence tout comme la tyrannie. Une culpabilité quant à elle qui détourne de la dignité, rend aveugle et sourd, engendre une grande lâcheté et pervertit souvent alors que si nous la regardons avec courage, sans peur et avec responsabilité, elle peut devenir l'essence même d'une transformation et d'une guérison.
Sans compter que c'est un fondement humain qui est lourd de conséquences car il permet à tout manipulateur de dominer les autres.
A propos de maux et de maladie, n'oublions jamais que cette dernière prend toujours sa source dans une enfance inconsciente faite justement de culpabilité, de peurs ou de violence.

Ne serions-nous pas finalement avec ce sentiment de honte devant un continuum collectif et paradoxal engendré par la peur elle-même et cependant jadis initiatrice de l'adaptation et du redressement de l'Homme?
Il est alors question de honte et de foi, deux vibrations fortes, opposées et complémentaires à la fois, l'une traduisant le non-respect par emprisonnement de cette quête de se relever et de marcher nécessaire à notre humanité profonde et l'autre témoignant du respect de cette aspiration et de son engagement intérieur si subtil, obéissant à l'ordre universel et à cette force évolutive en nous qui nous dirige.

La peur reste, c'est certain, aujourd'hui plus que jamais le sens même de notre évolution future, l'homme l'utilisant, hélas, pour son pouvoir au lieu de son évolution.
En face de la peur, il y a l'Amour et Robert Blake dit qu'il serait venu avec l'Homme, qu'il se serait déployé en même temps que lui et sa conscience...Je pense qu'il peut avoir raison, l'Amour ayant pour rôle par sa nature même de réunifier des parties séparées.

Avec la honte, on ne se relève pas, on reste dans l'ombre et nous seul avons le choix de retrouver au sein de nos cellules, de la toute première même, l'engagement de cette petite énergie porteuse d'un magnifique projet de vie pour chacun d'entre nous, là où est l'accomplissement et la réunification, là où se vivent amour, paix, joie, partage,ouverture, là où en chacun de nous, Dieu se crée.

mercredi 13 octobre 2010

Marguerite Yourcenar

" Plaise à celui qui est peut-être
  de dilater mon être jusqu'aux confins de l'univers."

Je dois aller au bout de mon engagement...

Bonjour,

Ca y est ! Les vendanges sont terminées et les labours ont commençé!
Toute saison est magnifique à traverser et à observer...Une belle terre bien labourée, c'est comme les vagues  immobiles d'une mer qui brillent au soleil et qui donnent envie de se rouler dedans... On peut voir ensuite un ballet de mouettes se poser derrière le tracteur et se nourrir de vers de terre...C'est un tableau vraiment superbe.

Allez! Je reprends mon récit.
Trois mois extrêmement paisibles et en joie vont passer.
Comme je vous le disais, je ressentais en moi une énergie intense qui avait envie de jaillir, d'éclater, de donner du beau de vivre seulement trés vite ce fut comme si cette belle énergie tournait en rond et ne pouvait pas sortir, ne pouvait pas s'exprimer en rentrant en action...Je cherchais comment faire mais je n'en trouvais pas le moyen jusqu'à ne plus avoir aucune motivation. Je m'étais tellement battue seule depuis si longtemps et puis soudain, un jour, je ne vais pas comprendre ce qui se passe, je vais avoir du mal à me tenir debout, à descendre un escalier, mes jambes n'avaient plus de force, je ne pouvais pas m'appuyer dessus et cela me donnait envie de pleurer. Mon coeur battait fort, c'était à nouveau si dur..Il y avait comme une énergie de haine qui se trouvait dans mes jambes et la nuit, elles avaient envie de jeter, de se débattre, il y avait aussi comme une carcasse dure comme du fer en face de moi et j'avais envie aussi de me battre contre elle...
Mais qu'est-ce que je vivais? Quelle était cette force en face de moi?
Etaient-ce ces tenailles de jadis, ces forceps en fer qui étaient venus me chercher?
Puis cette présence faisait place à une pulsion vibrante d'une grande puissance pour terminer par le relâchement, le repos...
Mais de quelle bataille, de quel chaos je sortais?
Tous mes muscles manquaient de respiration, d'oxygène, j'avais envie de crier que la cellule a besoin de respirer pour ne pas mourir, il y avait ce mal en face de moi et par ailleurs, en même temps, je ressentais quelque chose de solide, d'impalpable, d'étonnant et de régulièrement surprenant, quelque chose qui me mettait en hâte de terminer bien que ce fut souvent dur de le mettre en mots, oui , j'avais hâte de l'accomplissement de ma libération et en même temps, c'était si dur...Je devais aller au bout de mon engagement, la pression était trés forte et j'ignorais surtout où elle allait m'emmener.
Nouvelle respiration, nouvelle ouverture...Je fais un lapsus: "Les Hommes m'ont violé ma vie au lieu de les Hommes m'ont volé ma vie"
Mais que m'ont-ils volé?  Je pense alors à mon projet de vie...

Seule l'écriture pouvait alors me permettre de distiller ce dont j'étais tant remplie et qui était si lourd, tous mes muscles manquaient d'oxygène, je devais complètement me laisser ré-apprendre à respirer.

Je sentais alors comme une explosion arriver et ce fut un sentiment de honte qui vint me saisir, me surprendre...

Je vous quitte pour ce matin, je reviens trés vite vers vous, à trés bientôt.

dimanche 10 octobre 2010

Fait divers: Jeunes en prison pour jeux dangereux....

Je ne peux pas passer encore une fois à côté de cette grave affaire impliquant la jeunesse.
Des jeunes sans problême jetant depuis un pont à plusieurs reprises des objets sur les véhicules circulant sur l'autoroute et ceci pour jouer et forcer les véhicules à ralentir...( casiers, poubelles, statues...)
Au départ, disent-ils, c'est parti d'un amusement et ça a dégénéré ou encore on avait décidé d'aller faire les cons...L'avocate exprimant: "Je suis étonnée par leur absence de réaction."

C'est cette phrase là que j'ai envie de retenir. Absence de réaction...Le vice-procureur parle de bêtise mêlée à une criminelle dangerosité.N'est-il pas tout simplement question d'inconscience?
On ne se rend pas compte de ce que l'on fait, on n'en mesure pas les conséquences ...seulement une fois de plus on juge l'action, l'effet, on punit mais quand remontera t-on à la cause?
Est-ce que ces jeunes vont comprendre en prison? Est-ce qu'elle va les rendre plus intelligents de leurs actes? Je me permets d'en douter.
Une fois de plus, nous sommes devant un véritable dysfonctionnement de l'intelligence qui n'est plus ajustée, dû sans aucun doute à l'éducation et au milieu ambiant.  Remontons à la source...

L'intelligence a pour fonction de connaître et de comprendre la réalité, de réfléchir et de raisonner. Informée par les sensations, nous y voilà, j'en ai déjà beaucoup parlé, l'intelligence déchiffre les messages véhiculés par la sensibilité et met en mot ce que la personne perçoit et ressent. C'est ainsi que toute impression, sensation, besoin exprimés passe dans le champ de la connaissance rendant alors la personne clairement consciente. Encore faut-il avoir la possiblité d'être entendu...
Ces jeunes ne sont plus en prise avec la réalité et n'ont pas conscience de l'expérience immédiate...
Il s'agit toujours de cet accés au ressenti et il me semblerait bien souhaitable qu'ils fassent l'apprentissage de l'amour d'eux-mêmes et de leur personne auprés d'adultes responsables ( dans l'effort conjugué à l'action constructive) plutôt que de moisir en prison au contact d'une autre violence...

En fin de compte, vous savez, ma colère devant ce genre d'évènement s'apaise toujours dans la recherche du bon sens et de l'amour....
A trés bientôt sur ma route, bon Dimanche à tous...

samedi 9 octobre 2010

Olivier Clouzot

"Avec le travail de conscience qu'il nous faut mener dans la vie courante, l'existence prend son sens."

vendredi 8 octobre 2010

Dialogues avec l'Ange

" Si tu te transformes, la matière elle aussi est obligée de se transformer."

jeudi 7 octobre 2010

Je poussais alors mon cri !

"Je suis en vie, j'ai envie de vivre, j'ai réussi...
Encore fatiguée mais tout est devant moi . La mort est encore présente mais elle me donne envie de vivre, de respirer, de m'aimer. Je ne sais pas encore ce que va être ma vie mais j'ai envie de respect et de joie profonde au service d'une telle beauté et intelligence. Ma paix est faite de l'acceptation de ce qui Est. Je suis totalement responsable de mes actes et je sais aujourd'hui que rien n'est parfait.
Tout au long de ce grand passage, de ce si long passage, des femmes ont cru en moi, elles étaient là, silencieuses et présentes, un rien surprenantes dans ma grande solitude et sans doute rassurantes. Elles ont permis à ma foi en la Vie de se vivre librement et pleinement dans toute sa mesure.
J'ai envie de crier aux Hommes leur absurdité, leur orgueil qui détruit tout et enferme dans l'illusion, le mensonge.
J'ai envie de crier cette Beauté de la vie, de l'Amour et de la Vérité.
J'ai envie de crier: Respectez la Vie."

Devant cet homme aimé et inaccessible telle une forteresse au coeur fermé, l'affrontant et le combattant avec mes véritables valeurs pour ma transformation et ma compréhension, j'étais retournée à l'étouffement, à l'oppression morale et affective, émotionnelle, me sauvant à temps pour me préserver et ensuite affronter seule ce mal physique dans tout mon corps et retrouver ainsi la mémoire de la vie en moi, afin de redevenir vivante au contact de la première pulsion de vie de tout mon être.
J'avais en effet besoin de revivre l'évènement dans sa globalité pour en retrouver le sentiment et c'est cette merveilleuse pulsion de vie qui avait conduit mes pas, c'est à elle que j'avais fait confiance, à cette lumière à laquelle j'obéissais alors jusqu'à me conduire de l'autre côté..
Durant tout ce long passage, rampant dans le noir et rampant de même dans ma vie plusieurs années en totale synchronicité, sans rien à quoi me raccrocher, dans l'humilité totale, la solitude et le manque d'argent, j'ai toujours su que j'allais y arriver mais j'ai aussi souvent rencontré la spirale du vide, un vide fait d'incompréhension, d'une solitude totale sans aucune direction, une sorte de néant qu'accompagne parfois ce dur sentiment appelé dépression ou envie de mourir. Ce sont l'Amour et la Foi qui maintiennent en vie.

Nous retrouverons sans doute ce sentiment lorsque je parlerais du foetus et de sa naissance.

Donc voilà ! J'étais passée, mon âme était re-passée mais mon corps qui m'avait rendu cette mémoire, comment allait-il s'en sortir, allait-il suivre?

Bon, pour ce matin, je m'arrête, je vous retrouverais trés vite.
Je dois aller ramasser des noix qui ont commençé à tomber et des pommes pour en faire une grosse compote ! Les araignées cherchent à rentrer et je n'aime pas vraiment ça...
A bientôt

mercredi 6 octobre 2010

En ce qui concerne l'accompagnement à toute épreuve de passage, que ce soit pour une naissance, une renaissance ou une mort, la présence de l'amour et de la foi est essentielle et nécessaire, elle symbolise une force extérieure qui vient agir comme un moteur, un miroir ( qui lui-même serait l'étincelle nécessaire à l'éveil) permettant de trouver ou d'ajuster sa propre force au centre de soi...

Baruch de Spinoza

" Ne pas se moquer, ne pas déplorer, ne pas détester mais comprendre."

Je revis ma naissance...

Et me revoilà!
Imaginez-vous que j'ai failli arrêter ce blog ou complètement le transformer...à la veille de vous partager ce passage, on peut trouver ça étrange, non?
Comme si j'avais été à nouveau stoppée dans mon élan....

Bon, où en étais-je?
Comme je vous le disais, cette souffrance physique ne me lâchait pas, elle était constante, jusqu'à un certain matin où, sans prévenir, j'ai senti que quelque chose de trés fort allait se renverser, que j'allais passer d'un état à un autre...Ce furent des moments trés difficiles. Je devais lâcher, tout lâcher et respirer, l'énergie se mettait à courir partout, ça allait mieux et puis ça revenait, je devais absolument tenir pour passer, je devais y arriver seule...
Seulement je sentais que si je lâchais, j'allais m'évanouir, j'allais mourir...
J'appelais alors une amie au téléphone qui, par sa présence silencieuse et accompagnante me permit de revivre ce temps de vide total où je n'avais rien à quoi me raccrocher, suivi de cris de douleur, des cris rauques qui semblaient venir de si loin en moi et je me débattais comme prisonnière d'une toile invisible...
Sutout, surtout, qu'on me laisse, qu'on ne me touche pas !

Je venais de renaître, de sortir à nouveau du ventre de ma mère, blessée par des forceps qui avaient profondément marqué ma chair et meurtri mon âme, une mère endormie à l'éther qui était loin, si loin, j'étais seule, si seule...
Un déséquilibre allait s'en suivre, je ressentais un décalage entre mon âme et mon corps, j'avais aussi le sentiment de reprendre ma vie là où je l'avais jadis abandonnée...
Impression  d'être sourde, de mal voir, besoin de fermer les yeux devant trop de lumière, c'était un peu comme du coton, je me sentais tout à coup respirer tranquillement et sans gêne, j'avais l'impression étrange d'arriver du vide, sans aucun repère et de me poser...Je pensais à un nouveau-né.
C'était un véritable marathon que je venais de vivre, tout était nouveau, tout était possible, c'était comme si je recommençais tout, c'était plus vivant que jamais, calme, harmonieux et trés puissant à l'intérieur.
Je ressentais le besoin de donner mon coeur, des sourires, de parler aux gens, de parler d'Amour. J'étais heureuse de respirer , je m'en délectais, je vivais en communion avec la Création.

Puis un changement intérieur va trés vite m'étonner, c'est alors que je vais ressentir de la joie, une joie si profonde car il n'y avait plus de tristesse, oui,  j'avais réussi à faire ce grand saut toute seule....

Les mois vont passer, je sentais en moi une belle énergie qui avait envie de jaillir, d'éclater, de donner du beau de vivre, je voulais faire ce pour quoi j'étais faite, aller là où je devais aller pour servir la Vie.
Je me sentais trés heureuse.

A ce moment là de mon existence, j'étais pleine de gratitude envers cette énergie d'Amour, cette intelligence suprême et créatrice qui me permit de vivre dans la compassion, de magnifier le mal en l'oubliant et de ne jamais fermer mon coeur.
Une intelligence de l'Amour qui me guida lors de toute cette traversée, dans tous les méandres de ma vie, me rendant intelligente d'elle dans une aptitude à relier les évènements et à les transformer en organisant en moi peu à peu une nouvelle réalité objective.
Une inteligence de l'Amour qui me permit de devenir une femme à part entière en retrouvant l'entrave inconnue, là où mon envol fut jadis interrompu.
Dieu Amour, ce pédagogue merveilleusement astucieux et rusé qui nous appelle tous à une découverte que l'on ne peut faire que par soi-même. Menée par cette quête qui semblait à ses débuts grandiose et démesurée, je retrouvais ce qui avait été déterminant pour ma vie, inscrit dans ma matière, dans mon corps.
J'allais ainsi au noeud de ma souffrance, je déliais ce noeud et retournais l'énergie, j'allais là où étaient mes limites, là où j'avais enfin trouvé le mal que l'on m'avait fait. J'avais dû me mutiler, avoir si mal pour l'atteindre et le rejoindre ce mal mais je devais lui faire face et voir qui il était et de quoi il était fait.
Oui, qui il était pour faire tant souffrir et rendre si souvent l'Homme si insconscient parce que coupé de ses sentiments et par conséquent d'un Tout. Et toute cette impuissance liée à cette immense tristesse de n'avoir pas été capable de venir seule au monde et de crier ma joie d'être en vie, résignée et assurée que j'étais d'être incapable de par le seul et unique mouvement de vie imprimé en moi, celui devant ce mûr à franchir qui fut le premier de mon existence.
Je devais y retourner afin de le repasser seule et de réussir.
Le revoilà, ce mot Réussir que j'entendais en moi au début de ma traversée et dont j'ignorais tout....

Le combat semblait terminé, je n'avais plus rien à prouver à personne, j'étais devant l'histoire de ma vie.

A trés bientôt

vendredi 1 octobre 2010

Didier Dumas

" Physiquement, nous sommes le fruit de l'utérus de notre mère.
Mais mentalement, nous sommes issus de toutes les pensées, désirs et fantasmes qui ont habité nos parents pensant à nous avant même de nous concevoir." 

La cellule est Amour

Bonjour,

Le mois d'Octobre fait son entrée, les feuilles ont commençé à tomber, les champignons sont sortis, les araignées cherchent à rentrer dans la maison et les vendanges ont démarré...
J'ai allumé le poêle à bois depuis hier et une douce chaleur remplit toute la maison, mon chien est couché devant, il a tout de suite reconnu la bonne place...et moi, je viens vous retrouver.

Mais pourquoi est-ce que je raconte tout ce parcours de vie?
Tout simplement d'abord pour donner l'envie de cheminer vers soi-même, d'affronter ses peurs et ensuite comme vous allez peut-être le lire, de comprendre que seuls conscience et respect de Vie peuvent venir faire face à la violence sous toutes ses formes...

A ce moment là de ma vie, je ne travaillais presque plus, je n'avais plus de force, je manquais d'argent et je ne savais plus vers quoi me diriger. Je ne savais qu'écrire, c'était la seule chose qui me rendait heureuse et dont j'étais capable, ce crayon qui coulait sous la main, ce trait qui prenait forme, cette rondeur qui ondulait, c'était comme de la musique dont seule ma main était capable.
J'étais en train de vivre un véritable cauchemar auquel j'obéissais en confiance et plus tard avec le temps, je vais rester étonnée de cette confiance illimitée dans laquelle je me trouvais alors, c'était un peu comme si je savais que ça devait être sans pourtant savoir...
C'est alors que mon bras droit allait me faire trés mal et me dire:

"Elle me retient, on me tire, j'ai peur et j'ai confiance, je suis déchirée."

C'est à ce moment-là dans cette grande douleur qu'une évidence m'est apparue, que j'ai su que le noyau de la première cellule est Amour, qu'au fond était Dieu pour ceux qui le nomment ainsi, oui, c'était lui cet Amour que je cherchais tant dans les profondeurs, celui qui m'avait fait tenir, celui qui me manquait tant...
Etait-ce au nom de cette quête, de cette exigence en moi que je revivais cette expérience, cette traversée de la matière en acceptant d'aller jusqu'au bout?
Mais alors d'où venait le Mal, la Souffrance, qui étaient-ils?
Alors que je revivais ces premiers instants de mon existence terrestre, je me demandais si toute cette souffrance qui m'envahissait existait déjà lors de ma conception?
Soumission, brutalité, humiliation...
Ne peux t-on venir au monde autrement, dans la joie et l'amour de la vie?
J'avais mal du Mal que les hommes font, c'était alors dans mon âme comme si je retenais en moi toute la souffrance du monde et j'avais honte pour l'Homme. Il avait tatoué la souffrance sur ma vie et je n'avais pas su vivre sans elle.
Que vivait intimement ma mère, quelle était sa vie lorsqu'elle me conçut et alors qu'elle m'attendait?
Le hazard n'existe pas et je l'appris trés vite grâce à des écrits retrouvés et laissés par elle à sa mort et datant de l'année précédant ma naissance. Elle exprimait ses sentiments, toute la tristesse d'une femme malheureuse dans son couple, une grande solitude, l'abandon, la résignation, son impuissance et sa soumission à l'exigence masculine de par son éducation et dans son couple.C'était une femme qui mettait tous ses espoirs de vie dans l'amour de ses enfants, de plus c'était la guerre et la nourriture manquait.

Etaient-ce tous ces états d'âme et ces peurs qui m'encombraient, m'handicapaient, pesaient si lourds et cependant lui appartenaient? Etait-elle soumise à l'homme lorsqu'elle me conçut?
Oui, il était là ce Mal qui retire la Vie, il était dans ce Continuum de mère à enfant.

Ce mal qui était dans tout mon corps et qui encombrait mon coeur, je le sentais, il était celui de l'autre, il était ce que l'on m'avait fait et il était ce qui me faisait être aujourd'hui.
Une question se posait à moi:
Ne conçoit-on pas tout simplement ce que l'on perçoit, ce que l'on Est?
Ce mal était comme la globalité d'un Son replié en moi que je trans-portais depuis toujours dans ma vie, dans ma sensiblité et ma relation aux autres et à cause de lui je m'étais retirée d'une certaine manière de la vie.
Quand on ne vous pas donné le droit de respirer librement, qu'il n'y a pas ou pas assez d'amour pour confronter le mal qui nous est fait, on se perd peu à peu, le déséquilibre s'installe, on se raidit, on se protège, on se retient, on se fait du mal, on s'autodétruit, alors le mal est en soi.

J'approchais alors du passage...
A bientôt.