dimanche 31 octobre 2010

Ce sentiment de honte qui fait boiter l'Homme...

Bonjour,
Ce matin, le temps est trés humide, le poêle ronronne, c'est le moment pour moi de venir rejoindre ce blog.
A propos, hier, je suis allée ramasser deux paniers de noix, elles sont plus petites que d'habitude, je suppose qu'elle ont manqué d'eau. Les accompagner d'une compote de pommes est un vrai régal.

Je vais commencer d'écrire en posant une question:
"N'avez-vous jamais remarquer que lorsqu'un enfant se relève, il a toujours un sourire sur le visage et que son premier geste de joie est de courir et de sauter?"
C'est lorsqu'on lui enlève cet élan, ce beau mouvement naturel qu'il va connaître la honte....

Mais pour revenir à ce sentiment de honte dont je vous parlais et que je venais de retraverser, je le retenais en moi dans toutes mes cellules, il avait fait échec à mon bonheur, c'était une honte qui bloquait ma vie, l'immobilisait, qui était un véritable poids empreint des marques rouges de ma naissance, d'une véritable torture imposée à mes cellules, de mots, de sons environnants ma vie, niant ma petite âme et ne permettant pas l'expression du Beau de moi.
Jamais je n'avais atteint, palpé d'aussi prés l'énorme lourdeur imprégnée sur moi, ce poids maternel, parental et ancestral négatif. En effet, j'avais passé toute une partie de ma vie à aider ma mère à porter son propre poids et sa tristesse, à répondre à l'attente de l'autre, à essayer de comprendre et rejoindre ce père enfermé et inaccessible de la même manière que je l'avais ensuite fait avec les hommes de ma vie et mes propres enfants, sans un mot, sans une plainte, n'ayant rien connu d'autre telle une éponge absorbante de la souffrance environnante dans une empathie naturelle et puisant ma force dans une foi en la vie et en l'amour.
C'est à ce moment-là qu'un sentiment de paix descendit sur moi, quelque chose de paisible, d'indestructible, un peu comme si un retour en arrière n'était plus jamais possible.

En fait, ce sentiment de honte fait boiter l'homme sur une seule jambe comme si son pied était écrasé et Annick de Souzenelle nous en parle bien de ce pied de l'homme qui potentialise son corps tout entier dans une guérison de son âme et de son corps enfin réunis, un pied entièrement lié à l'enfance intra-utérine, un faux départ de la croissance pour enfin une guérison entraînant une véritable vocation se réalisant doucement et conjointement. Elle parle de ce pied broyé comme la blessure originelle de notre humanité.
Lors de mon accompagnement aux autres, j'ai rencontré beaucoup de pieds broyés, forcés, écrasés ou encore figés,cloués, coincés, tant de vies emprisonnées dans des attitudes déviées par non-amour et indifférence et qui ont cependant pour seul but une transformation, une reéducation pour la liberté intérieure, une réunification, un rééquilibrage des énergies.

Ne pensez-vous pas qu'il serait temps de prendre conscience pour l'évolution future de notre humanité de l'allègement nécessaire à ce pied grâce à une maturité de la personne et à un amour véritablement créateur de vie, à commencer dés le début par une matrice maternelle sans peur, proche de ses sentiments, remplie de vie, de joie et de paix pouvant accompagner toute nouvelle vie dans le respect de son âme? J'en reparlerais plus loin à nouveau.
Pour le moment, là où j'en suis de mon parcours, mon corps va continuer de s'exprimer comme si c'était un temps nécessaire à la réorganisation de mon organisme, je vais passer par une fonte de ma masse musculaire, l'inflammation de nombreux nerfs et muscles sous forme de tendinites, oedèmes, stress respiratoire, le sentiment de mourir, l'anéantissement de mon âme et toujours ma foi en la vie continuait de me dicter une seule conduite, accepter, lâcher, m'abandonner mais lâcher...quoi encore?
Eh bien, ce furent des peurs inscrites dans tout mon corps, seulement le sentiment qui les accompagnait était qu'elles semblaient ne pas m'appartenir!...des peurs inscrites en moi et sans moi pourrais-je dire, dans une sorte de continuum émotionnel passant de mère à enfant.
Les unes aprés les autres, toujours en lien avec la peur de mourir, elles finirent par lâcher, s'évacuant les unes derrière les autres et en même temps pourtant se tenant toutes les unes aux autres, porteuses de cette honte dont je parlais et qui, une fois de plus ne faisait qu'Une...

Peurs conjointes à ma naissance et dont j'allais faire faire ma vie.
Peur d'agir par peur que l'on me fasse du mal = on retient la vie en soi.
Peur de l'échec, épuisée par le blocage = empêche la joie de vivre de s'ouvrir.
Peur de porter l'autre = être obligée, soumise à son poids, son empreinte sans que l'on tienne compte de moi.
Peur de mourir =  déchirée, décalée entre un beau désir de vie  et la force à trouver en soi sans appui aucun.
Peur de ne pas y arriver = abandonnée, seule, ne trouvant pas de solution et bloquée par l'échec.

Qu'avait-on fait de mon désir de vie, de mon bel élan de vie, étouffé, retenu, occulté, ignoré, bafoué parce que retenu par ma mère et immobilisé? Et ce corps tiraillé, déchiré, forçé dont on n'avait pas tenu compte?
Comment ne pas porter une tristesse toute une vie?

Si nous remettons comme je l'aime tant aujourd'hui remettre la vie à l'endroit telle qu'elle aurait du être, il suffit pour cela d'inverser le contenu de ces peurs, de les faire basculer en positif et nous pourrons alors lire:

" A ma naissance, en étant accompagnée et accueillie, en pouvant m'appuyer sur la force, la joie et l'amour de ma mère qui me libèrera sans peur, en étant respectée, reconnue, je serais joyeuse de vivre et de m'ouvrir aux autres, je laisserais la vie me traverser et couler en moi, je n'aurais pas peur et je n'aurais pas à m'accrocher à une solution de survie mentale  pour ne pas mourir. J'aurais ma vraie place sur cette Terre."

Voici pour moi ce que devrait vivre et ressentir de façon naturelle tout petit Homme à sa venue au monde.
Je vous livre ce témoignage  pour exemple:
Celui d'Estelle Charvet ( sage-femme) qui a exercé sur l'île de La Réunion et qui disait combien, malgré de bien souvent difficiles conditions de vie, les femmes accouchaient facilement et arrivaient avec le sourire en disant: " Voilà, j'accouche !" Un quart d'heure plus tard le bébé était là et elles le mettaient au sein naturellement. Il n'y a pas de peur et mettre un enfant au monde est culturel de mère en fille.

Me voici arrivée au but même de ce blog qui est celui du Respect de la Vie.
Naître à la vie peut être une terrible épreuve et une véritable tempête.

Je remercie A. Janov pour son livre "Le corps se souvient" qui a été pour moi une aide conséquente.

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