Bonjour,
Aujourd'hui, avant de continuer ma route, j'ai envie de faire avec vous une excursion à travers les temps anciens via la Femme et la Création, la maladie et les thérapeutes.
Il m'est arrivé lors de mes séminaires de rencontrer l'histoire passionnante d'une civilisation ancienne qui nous a précédés, la Tradition Sumérienne ( Basse Mésopotamie) six fois millénaire et créatrice de l'écriture idéographique.
En effet, les scribes de l'époque se servaient de roseau taillé en biseau qu'ils enfonçaient tel un poinçon dans l'argile molle séchée ensuite au soleil et si on voulait l'effacer, on mouillait alors l'argile et on recommençait.
Cette écriture est la plus ancienne de l'humanité actuellement connue, on dessinait tout simplement ce que l'on voulait exprimer sous forme de pictogramme.
Cette première religion historique de l'humanité avait un seul Dieu invisible appelé AN, le ciel, une unité originelle se manifestant en une bi-unité dynamique et complémentaire: intérieur-extérieur, ciel-terre, origine et retour, en attirance et étreinte amoureuse inséparable, en un désir inassouvi qui fait éclore la Création.
Création, l'oeuvre du féminin qui fait "jaillir" la Vie.
Un féminin qui ne s'opposait pas au masculin mais contenait et réunissait les deux aspects, récepteur et émetteur, deux forces, une énergie symbolisée par des figures féminines dont la beauté était perçue comme une présence du divin créant l'amour de l'homme et éveillant en lui le désir de la pénétration métaphysique.
L'une des fonctions essentielles de ce féminin était de soigner.
Selon les Sumériens, la maladie était un moyen salutaire pour inciter l'homme à se transcender dans une quête d'immortalité toujours renouvelée, la femme étant le symbole de ce renouvellement et celle qui dispensait les soins. En tant que thérapeute et prêtresse, elle agissait afin d'aider son patient à trouver la vie ( la santé) à travers les épreuves qui préparent à la re-naissance. Il n'y avait pas de mot pour nommer la maladie, il s'agissait simplement d'enténèbrement c'est à dire de manque de lumière divine.
Vie, fluide dynamique et Sacré étaient reliés, ils étaient Jaillissement du coeur, la guérison passait par la santé, la vie et le rétablissement du sacré. A Sumer, le thérapeute visait à réveiller le secret du coeur et la lumière de gloire, les mouvements entre la Lumière et les Ténèbres permettant chaque renaissance.
C'est d'ailleurs la première fois qu'apparaissait le caducée ou l'emblême des médecins.
A Sumer, les thérapeutes devaient descendre dans l'enfer afin de savoir en faire remonter les patients et pour tous, le but de la vie était la nouvelle naissance constamment effacée et renouvelée par l'éveil du coeur.
Si nous continuons d'observer à travers les temps qui suivirent, nous trouvons en Chine en l'an 3000 avant J.C.l'idée que le corps et l'âme étaient le siège d'une circulation d'énergie, il était alors question de notion de champ d'énergie.
Puis plus tard autour de l'an 20, sous Philon d'Alexandrie, ce sont alors des hommes contemporains du Christ qui sont appelés thérapeutes, ils servaient, prenaient soin, soignaient et guérissaient.
Les valeurs qui orientaient alors et élevaient la vie étaient: Le Beau, le Vrai, le Bien, les textes sacrés servant alors de miroir à se découvrir soi-même, chaque personnage biblique étant un archétype facilitant le chemin de l'âme. Le thérapeute prônait l'harmonisation de l'intelligence et du coeur.Il connaissait et goûtait les effets bienfaisants du chant et de la danse en commun, la danse détendant et le chant dissolvant les noeuds de l'angoisse tout comme il n'ignorait pas non plus les bienfaits du massage avec de l'huile.
De la même manière qu'à Sumer, ce qui était occasion de souffrance et de maladie était aussi occasion de conscience et de sagesse.
" Car celui qui n'aimait pas demeurait dans la mort."
Enfin, sous le régime d'Hadrien, aux environs de 140 aprés J.C. la maladie était traitée par des méthodes extrêmement naturelles comme le sport, le thermalisme, les bains de boue .La psychologie et la suggestion jouaient aussi un grand rôle, on passait par la purification de l'eau et de son bruissement puis par l'obscurité et son silence, enfin le malade priait jusqu'à ce qu'il sombre dans le sommeil. A son réveil, le médecin venait interpréter ses rêves et le malade, pour finir, prenait des bains de soleil sur une terrasse.
Ma question est: "Pourquoi a t-on oublié tout cela de nos jours?" Cet essentiel, ce coeur, cette âme, ce corps et son langage qui nous parle si bien....
Trouver l'harmonie entre la science et la religion, entre le corps et l'esprit paraît aujourd'hui sage et nécessaire tout comme apprendre à faire confiance à cette dynamique évolutive de la vie , ce processus en chacun de nous qui nous permet grâce au parcours du labyrinthe de voir clair en soi et d'être clair avec les autres.
Notre humanité n'aurait t-elle pas aujourd'hui besoin d'une autre forme de spiritualité, une autre forme de pensée d'un plus haut niveau en conscience et en maturité à travers un message juste, vrai et simple qui donnerait le désir de vivre l'aventure de cette ascension et transformation?
Une spiritualité qui serait plus réelle et objective à la rencontre de cette intelligence suprême et créatrice présente en cette substance fondamentale de tout être humain? Une nouvelle quête de l'Etre d'où tout procède et se déploie et associée à d'autres rapports avec la Nature?
Références d'auteurs: Marguerite Kardos, Jean-Yves Leloup.
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