Bonjour, je continue...
Surprise par ce sentiment de honte, je cherchais en moi ce qu'il signifiait et je trouvais alors comme réponse que j'avais failli me perdre par amour pour simplement me sentir un peu aimée, que j'avais tout donné, je m'étais laissée vider, je m'étais épuisée, l'autre avait pris sans me rendre et j'avais ainsi mis ma vie en déséquilibre. Ce fut une prise de conscience bien douloureuse, j'avais soudainement l'impression de vomir tous les échecs de ma vie, je n'avais jamais vraiment eu de place, j'avais souvent râté parce que je ne comptais pas, oui, j'avais honte d'avoir accepté un tel irrespect, un tel oubli de moi-même et de l'expression de ma propre vie.
En rentrant plus intimement dans cette sensation, en la questionnant, en me laissant porter par elle, je trouvais que ce sentiment de honte qui rend coupable m'apparaissait archaïque, primordial et sans doute collectif.
Je fis l'analyse suivante:
Ce sentiment de honte n'aurait-il pas été le premier sentiment humain mémorisé collectivement émergeant lors du développement de notre troisième conscience ( auto-réfléchie), à ce stade où l'Homme devant la peur s'est mis debout, s'est redressé en répondant à l'appel de la pulsion de vie, cette essence magnifique et universelle qui nous mène et nous conduit depuis le début des temps?
Sentiment qui aurait provoqué jadis tout comme aujourd'hui ce choix du refoulement de sa propre humanité, biaisant ainsi toute une réalité contraignante tout en instaurant le mensonge et l'illusion?
L'Homme a commis une faute, dit la Bible.
Un sentiment de Honte enfoui et ignoré, occulté la plupart du temps qui entraîne par voie de conséquence le fondement même du jugement et de la culpabilité qui eux, conduisent à une prison intérieure, un enfermement qui peut aller jusqu'à la haine, la violence tout comme la tyrannie. Une culpabilité quant à elle qui détourne de la dignité, rend aveugle et sourd, engendre une grande lâcheté et pervertit souvent alors que si nous la regardons avec courage, sans peur et avec responsabilité, elle peut devenir l'essence même d'une transformation et d'une guérison.
Sans compter que c'est un fondement humain qui est lourd de conséquences car il permet à tout manipulateur de dominer les autres.
A propos de maux et de maladie, n'oublions jamais que cette dernière prend toujours sa source dans une enfance inconsciente faite justement de culpabilité, de peurs ou de violence.
Ne serions-nous pas finalement avec ce sentiment de honte devant un continuum collectif et paradoxal engendré par la peur elle-même et cependant jadis initiatrice de l'adaptation et du redressement de l'Homme?
Il est alors question de honte et de foi, deux vibrations fortes, opposées et complémentaires à la fois, l'une traduisant le non-respect par emprisonnement de cette quête de se relever et de marcher nécessaire à notre humanité profonde et l'autre témoignant du respect de cette aspiration et de son engagement intérieur si subtil, obéissant à l'ordre universel et à cette force évolutive en nous qui nous dirige.
La peur reste, c'est certain, aujourd'hui plus que jamais le sens même de notre évolution future, l'homme l'utilisant, hélas, pour son pouvoir au lieu de son évolution.
En face de la peur, il y a l'Amour et Robert Blake dit qu'il serait venu avec l'Homme, qu'il se serait déployé en même temps que lui et sa conscience...Je pense qu'il peut avoir raison, l'Amour ayant pour rôle par sa nature même de réunifier des parties séparées.
Avec la honte, on ne se relève pas, on reste dans l'ombre et nous seul avons le choix de retrouver au sein de nos cellules, de la toute première même, l'engagement de cette petite énergie porteuse d'un magnifique projet de vie pour chacun d'entre nous, là où est l'accomplissement et la réunification, là où se vivent amour, paix, joie, partage,ouverture, là où en chacun de nous, Dieu se crée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire